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nov. 2024INTERVIEW LE FOCUS : Pierre-Louis Pinchaud
Publié il y a 3 semaines par Léonard Marx
Le Water-Polo dans l'âme !
Cherès Skémiennes, chers Skémiens,
Dans le cadre de notre semaine qui nous plonge dans l'univers de la NATATION, LE FOCUS a eu le plaisir d'interviewer une élève de SKEMA et aujourd'hui joueur de Water-Polo : Pierre-Louis Pinchaud.
Né le 29 janvier 2002, Pierre-Louis est un étudiant en Msc Entrepreneurship & Innovation sur le Campus de Sophia. Pierre-Louis a commencé la natation et 4 ans et le water-polo à l’âge de 12 ans. Depuis 2016, il est dans les listes espoirs du Ministère des sports.
Dans cette Interview nous nous plongerons dans le quotidien de Pierre-Louis afin de découvrir son développement au sein de SKEMA et ses objectifs futurs.
SkemaSports - Pierre-Louis, PEUX-TU NOUS DIRE OÙ TU EN ES ACTUELLEMENT DANS LE WATER-POLO ?
Pierre-Louis Pinchaud - Actuellement, je suis le deuxième gardien de l'équipe de water-polo à l'Olympic Nice Natation, un rôle qui représente à la fois une grande responsabilité car malgré que mon temps de jeu soit limité mon équipe a besoin de moi pour chaque entrainements. Mon parcours a été marqué par de nombreux défis, mais aussi par mon état d'esprit tourné vers la persévérance et la ténacité par ce que la motivation est éphémère dans le sport de haut niveaux.
Les obstacles que j'ai rencontrés sont nombreux. D'abord, maintenir ma motivation constante dans un sport exigeant comme le water-polo n'est pas toujours simple. Il faut faire preuve d'un mental solide, surtout face aux moments de doute ou de fatigue. Ensuite, concilier ma carrière sportive avec mes études représente un défi. Contrairement à d'autres étudiants qui ont un emploi du temps plus classique, je dois jongler entre les entraînements intensifs, les déplacements pour les compétitions et mes études en Master 2 à SKEMA Business School.
Un autre obstacle personnel est lié à mon gabarit physique. Comparé à d'autres gardiens français, souvent plus imposants et plus grand, je dois constamment compenser par ma rapidité, ma technique et mon intelligence de jeu. Cela m'a appris à ne jamais me laisser limiter par des critères externes et à me focaliser sur ce que je peux contrôler.
Mon état d'esprit aujourd'hui est simple : donner le maximum dans tout ce que j'entreprends. Que ce soit dans le sport ou dans mes projets comme EMY, je cherche toujours à aller le plus loin possible et à sortir de ma zone de confort. C'est cette philosophie qui me pousse à me dépasser, à accepter les défis et à construire un avenir où je pourrai dire que j'ai tout essayé pour atteindre mes objectifs peu importe le resultat.
SkemaSports – COMMENT TU GÈRES LES COURS ET LE WATER-POLO DEPUIS QUE TU ES À SKEMA ?
Pierre-Louis Pinchaud - Mon emploi du temps est un vrai casse-tête. Les entraînements, les compétitions, les déplacements… tout ça doit s’emboiter avec les cours, les projets de groupe, et les révisions. Il m'arrive de finir un entraînement tard le soir, d'enchaîner avec un devoir à rendre le lendemain, puis de me lever tôt pour être en cours. Ça demande une organisation quasi militaire.
Ce double engagement crée une pression constante. En tant que sportif de haut niveau, tu veux donner le meilleur de toi-même pour ton équipe, ne jamais baisser les bras, surtout quand tu sais que d'autres comptent sur toi. Mais en parallèle, tu as des projets académiques à rendre, des délais à respecter, et la peur de ne pas suivre le rythme de tes camarades de classe qui, eux, n'ont pas cette double charge. Ce sentiment d'être toujours sur le fil peut être épuisant mentalement.
SkemaSports – QUELS SONT TES OBJECTIFS ET TES COMPÉTITIONS À VENIR ?
Pierre-Louis Pinchaud – Actuellement, mon principal objectif est de rester en forme physiquement et surtout d'éviter une rechute à l'épaule, car j'ai subi une grosse blessure qui m'a éloigné du sport pendant une longue période. Cela reste une priorité pour pouvoir m'investir pleinement dans ma progression.
Sur le plan sportif, je veux continuer à m'améliorer pour gagner du temps de jeu et être prêt à tout moment si le premier gardien de l'équipe élite venait à se blesser. Mon ambition est également d'attirer l'attention et, pourquoi pas, de décrocher un jour une opportunité de faire un stage avec l'équipe de France de water-polo.
À court terme, mon équipe et moi avons un gros objectif en vue : remporter une médaille lors de la Coupe de France. Nous sommes une équipe jeune comparée aux autres, mais nous avons beaucoup de potentiel. Nous espérons briser cette "malédiction" qui nous poursuit, car nous avons perdu certains matchs dans les toutes dernières minutes. Ce serait une belle récompense pour tout le travail accompli.
SkemaSports – QUELLES SONT TES MEILLEURS PERFORMANCES DANS TA CARRIÈRE ?
De 2016 à 2022, j’ai été sur les listes espoirs du Ministère des Sports. Ensuite, je vous résume un peu les performances importantes de ma carrière :
2016 : on fait 3ème place du championnat de France U15 ONN
2016 : Meilleur Gardien (Coupe de France des régions, Cambrai). Région PACA première place
2017 : Meilleur Gardien (Coupe de France IR; U15), Région PACA première place
2017 : (18 au 31 août) : stage équipe de France à Vittel
2018 : équipe ONN vice-championne de France
2019/2020 : 2ème gardien équipe Elite ONN. Premier gardien et capitaine de l’équipe U21.
2020/2021 : 2ème gardien équipe Elite ONN. Premier gardien et capitaine de l’équipe U21.
2021/2022 : 2ème gardien équipe Elite ONN. Premier gardien et capitaine de l’équipe U21.
Equipe ONN vice-championne de France U21.
2022/2023 : 1er gardien équipe Whittier college en Californie dans le championnat américain NCAA.
2024/2025 : 2ème gardien équipe Elite ONN.
J’ai aussi fait des stages d’équipes de France et j’ai été sélectionné pour les championnat d’Europe qui ont malheureusement était annulé à cause du COVID19)
SkemaSports – QUELLE EST LA DIMENSION DU TRAVAIL PHYSIQUE ET MENTALE DANS LE WATER -POLO ?
Pierre-Louis Pinchaud - Le water-polo est un sport très physique, demandant une force, une endurance et une explosivité impressionnantes. Cependant, pour nous, les gardiens, le parcours est souvent différent des autres joueurs, car il y a peu, voire pas, d’entraîneurs spécialisés pour ce poste spécifique en france.
Quand on est jeune gardien, on doit souvent tout apprendre par soi-même. Il n’y a pas de structure ou de formation spécifique pour ce poste, ce qui nous pousse à chercher des solutions pour progresser. À haut niveau, si on a la chance d’avoir un gardien plus expérimenté dans l’équipe, comme c’est mon cas, cela peut être une grande opportunité d’apprendre. Mais cela dépend entièrement de sa volonté.
Personnellement, j’ai eu la chance de m’entraîner auparavant avec le premier gardien de l’équipe de France, qui a participé aux Jeux Olympiques de Rio. Grâce à lui, j’ai pu acquérir de nombreuses connaissances techniques qui m’aident encore aujourd’hui. Mais ces opportunités sont rares, et beaucoup de jeunes gardiens n’ont pas cette chance.
De plus ,Un gros point négatif dans le sport de haut niveau en France est le manque d’accompagnement mental pour les athlètes. Les clubs ont souvent des budgets serrés, ou bien une connaissance limitée de l’importance de cet aspect. Pourtant, je suis convaincu qu’aujourd’hui, pour n’importe quel sport, un suivi psychologique ou mental est indispensable pour permettre aux athlètes de performer au mieux, plutôt que de subir une contre-performance sous la pression.
En compétition, je dirais que le mental représente 70% de la performance, tandis que la dimension physique joue un rôle de 30%. À l’entraînement, c’est l’inverse : le physique prend le dessus, mais le mental reste essentiel pour maintenir la régularité et l’intensité.
Je pense qu’il est urgent de changer cette approche en France. L’accompagnement mental ne devrait pas être un luxe ou une exception, mais une partie intégrante de la préparation d’un athlète, quel que soit son niveau. Il peut faire la différence dans les moments critiques, que ce soit pour gérer la pression, rester concentré, ou rebondir après une erreur.
SkemaSports – QUELS SONT TES PROJETS EN DEHORS DU WATER-POLO AUJOURD’HUI ?
Pierre-Louis Pinchaud - En dehors du water-polo, je suis très investi dans un projet qui me tient particulièrement à cœur : EMY, une application innovante dédiée à la santé mentale. EMY a pour objectif de rendre le soutien psychologique accessible à tous, à travers une plateforme intuitive où les utilisateurs peuvent échanger avec une intelligence artificielle conçue pour être bienveillante et à l’écoute. Lancer ce projet demande beaucoup de travail, mais c’est aussi très enrichissant. Cela me permet de développer des compétences en gestion de projet, marketing et innovation, qui complètent parfaitement ma vie sportive.
SkemaSports – QUELS SONT LES CONSEILS QUE TU DONNERAIS AUX JEUNES QUI COMMENCENT LE WATER-POLO ?
Pierre-Louis Pinchaud - Le water-polo est exigeant, mais avant tout, c’est une passion. Donnez le meilleur de vous-même tout en gardant le plaisir de jouer. Profitez des conseils de vos coachs et des joueurs expérimentés pour progresser. Chaque détail compte, surtout si vous êtes gardien.
Échauffez-vous bien, faites de la prévention pour éviter les blessures, car elles peuvent arriver à tout moment.
Le water-polo est une belle aventure, mais il ne paye pas beaucoup. Une bonne éducation vous ouvrira des portes pour l’avenir.
Savourez chaque moment, des entraînements aux victoires. C’est un sport incroyable qui vous apprendra beaucoup sur vous-même et la vie.
Nous remercions Pierre-Louis de nous avoir accorder cette interview et nous lui souhaitons le meilleur dans la réalisation de ses projets.
BON SPORT À TOUS !
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